Il y 23 ans, douze étranges enfants sont nés exactement au même moment en Angleterre. Il y a six ans, le monde s'est terminé. Aujourd'hui, onze des douze vivent et défendent Whitechapel, peut-être la dernière partie émergée de Londres.
Freakangels est l'histoire de ce qu'il se passe après."Webcomics" commencé en février 2008 par Ellis et Duffield, au rythme environ de six pages par semaine (!), cette histoire mêle steampunk, critique sociale, personnages étranges, ambiance de fin du monde et des caractères bien trempés. Ellis impose un rythme lent, contemplatif qui peut déplaire mais qui m'a permis de totalement m'immerger dans le monde qu'il propose.
Londres est immergée, le monde a été apparemment détruit ou presque, et certainement par la faute des douze êtres étranges, aux yeux violets et dotés de capacités psychiques. Ellis décrit peu à peu chacun des membres de son "freakshow" avec un certain style, très contemplatif mais permettant de capter par des petits instants "inutiles" des traits de caractère qui forgent des personnages.
Evidemment, amateurs d'action, de dynamisme et d'énigmes vite résolues doivent s'abstenir. Ellis avance très lentement, très doucement mais s'en sort malgré tout bien. La lecture est très bonne, très fluide et je pense que ça doit être une torture de lire ça hebdomadairement ; en tout cas, je ne vois jamais où il peut y avoir une coupure entre chaque épisode, ça demeure assez impressionnant.
Duffield est pour moi un inconnu au dessin étrange, aux côtés manga mais plaisant. Son tour de force demeure de sortir six planches dessinées, encrées, colorées en une semaine, avec un gros point fort sur les décors et une certaine sensualité bizarre chez ses femmes. Le dessin n'est pas le principal attrait de Freakangels mais demeure de qualité.
Actuellement, deux TPBs sont sortis chez Avatar et sont facilement trouvables. Sinon, vous pouvez allez sur
http://www.freakangels.com/ pour retrouver l'ensemble de l'univers et donc les épisodes hebdomadaires.
Freakangels est selon moi un objet à part, étrange : on ne sait pas où Ellis veut aller et je ne suis pas sûr que lui non plus. Comics d'atmosphère, de personnage et très contemplatif, Freakangels immerge son lecteur dans un monde détruit, où les "héros" sont rongés par la culpabilité, leurs envies, leurs émotions, leurs remords, leurs regrets, leurs responsabilités...comme nous tous. Freakangels ne plaira certainement pas au grand nombre, mais il peut renvoyer chez beaucoup à des situations déjà vues et ressenties, avec en plus une atmosphère steampunk et de fin du monde intéressante.
Je le conseille, au moins pour tenter quelque chose de différent et saluer l'initiative d'Avatar.