Enfin sortit et lu, le Graphic Novel
Iron Man : Extremis.
Ou, en gros, comment Ellis change les origines d'Iron Man pour les rendre plus contemporaines en rendant le personnage encore plus fort qu'avant, tout en tablant sur ses remords face à son passé et à son potentiel gâché. Le tout servit par Adi Granov, dessinateur depuis des couvertures de Iron Man tout en s'occupant du design de l'armure du film Iron Man à venir.
Bon, déjà, c'est du gros retcon, et si j'avoue que j'ai souvent été contre ce genre de choses vu que c'était très, très souvent mal fait, là je trouve que ça passe bien. Ellis donne une "nouvelle" version des origines de Stark en changeant uniquement le conflit et la décennie où ça s'est passé, et en donnant une explication "scientifique" à comment Stark a survécu, chose qui n'avait pas vraiment été faite à l'époque. Ca passe donc assez bien à ce niveau-là vu qu'un retcon était nécessaire pour les fanas de la continuité dont je fais souvent partis, et en plus c'est assez bien vu que c'est pas con et bien présenté.
Ensuite, l'intérêt du récit réside surtout en Stark, et pas vraiment en Iron Man. On voit surtout un Tony remplit de doutes par rapport à son passé et surtout par rapport à ses agissements sur la vente d'armes à l'armée. En ce sens, le passage avec le journaliste est vraiment très bien et très intéressant, parce que ça permet de montrer un Stark faible, fragile et remplit de remords. On voit d'ailleurs ça aussi au moment avec Sal Kennedy, personnage pas assez utilisé mais j'en reparle après.
On voit donc un Stark qui doute, qui se demande si ce qu'il a fait dans sa vie est bien ou non, et si au fond son énorme potentiel n'a pas été gâché ou non. Le parallèle avec Maya est d'ailleurs intéressant avec ça, surtout la fin, mais j'en reviens par la suite.
Tony doute, donc, il se demande ce qu'il peut bien faire pour changer le monde et arranger l'image que les gens ont de lui et qu'il a de lui-même, aussi, mais en même temps Stark reste Stark, c'est à dire qu'il reste un type arroguant, d'apparence sûr de lui et prêt à "casser" les autres dès qu'il le faut et dès qu'il le peut (la "réponse" au journaliste est d'ailleurs assez trippante de ce point de vue). Sa détermination et sa foi en lui-même sont assez déconcertantes, mais en connaissant le personnage on voit que ça passe plutôt bien, surtout que Ellis n'oublie pas, et je l'ai déjà dis, de rendre Tony très fragile et finalement peu sûr de lui.
En clair, Ellis montre un PDG d'apparence froid et arroguant, mais qui doute et préfère s'enfermer dans son garage plutôt que de s'occuper de son entreprise vu que ça lui rappelle des mauvais souvenirs, comme son alcoolisme et la vente d'armes. En ce sens, j'ai trouvé ça très juste et très bon comme vision du personnage.
Après, malgré une assez bonne analyse de Stark et un côté fragile bien montré, avec en plus un Tony très "responsable" qui expliquera sûrement sa position dans Civil War, tout n'est pas tip top dans cette histoire.
Déjà, j'ai trouvé que l'utilisation des personnages annexes n'était pas assez recherchée. On ne voit que trop peu le conseil d'administration qui "harcèle" Stark pour avoir un vrai président, et Sal Kennedy, personnage déjanté pouvant faire changer d'avis Stark en quelques paroles, est trop peu présent. J'aime bien ce type qui aurait pu devenir une sorte de "gourou" pour Tony, mais il n'est pas assez présent. Dommage, il avait l'air fun.
Ensuite, il est dommage aussi que la fin soit rapide. Bien sûr, Stark avec ses nouveaux pouvoirs (qui pourraient lui faire perdre la tête par la suite, d'ailleurs...) est invincible, mais j'ai trouvé que ça allait trop vite. Le combat contre Mallen est bien et violent, hein, mais Ellis n'a pas assez insisté sur le "message" que voulait délivrer ce type, et c'est dommage parce qu'il avait commencé à dénoncer quelque chose de très présent dans le monde réel mais très souvent tut : le terrorisme à l'intérieur des USA par des citoyens américains extrémistes. C'est dommage, ça aurait pu être vraiment top.
M'enfin, malgré ces petits défauts, je trouve quand même que l'histoire se tient bien. Le retcon est assez sympa', bien fait, bien amené et les nouvelles capacités de Stark le sont aussi. Ellis nous livre une version plus humaine et nuancée du Iron Man qu'on voit trop souvent, et c'est bien. Une bonne lecture sympathique, avec un Tony qui doute tout le temps, de l'action et des moments funs. Pas grand chose à demander de plus.
Sinon, côté dessins, j'avoue être plus nuancé. Moi qui attendais cette histoire surtout pour les sublimes dessins de Granov que j'avais vu seulement en couvertures ou en previews, j'avoue être un peu déçu malgré tout.
En fait, ce que je n'ai pas vraiment aimé, ce sont ses humains, et surtout au début. Ca fait très froid et très inhumain, souvent, et je trouve pas ça vraiment top. Il s'améliore au fil des numéros jusqu'à rendre de belles copies sur les visages et les corps, mais le début est vraiment pas top. C'est dommage, ça fait vraiment bizarre au départ.
Par contre, si j'ai été un peu déçu par ça, qu'est-ce que j'ai aimé quand il dessinait l'armure ! Le design froid, dur et très métallique de l'armure et de ses pages rend super bien quand Stark est en Iron Man. Ca a vraiment une classe et une allure folles, j'aime beaucoup.
En clair, c'est une bonne lecture sur Iron Man, avec un bon scénario et des dessins sympas mais qui risquent de ne pas plaire à tout le monde, l'aspect froid et métallique pouvant rebuter. Mais perso', j'ai beaucoup aimé, et je me suis même bien marré quand à un moment, un visage de Stark ressemble presque parfaitement à celui de Cruise...dommage juste que Tom soit partit du projet du film, ça fait un peu tâche, là.