Mystique Sensationnal member
Age : 34 Localisation : Caen, Basse-Normandie, France, dans la peau de quelqu'un d'autre. Date d'inscription : 24/07/2006
| Sujet: Mystique présente: Viviane Mar 19 Sep 2006 - 3:48 | |
| Désolé de créer un nouveau topic, mais je pense que ce sera mieux pour l'ordre et la compréhension. Oubliez tout ce que vous savez de Viviane la mutante, si tant est que vous en sachiez quoi que ce soit, car Viviane n'est plus mutante! Une toute nouvelle histoire, en suivant les précieux conseils de Ben Wawe, que je tiens par ailleurs à remercier. Pas de mutation, mais toujours des superpouvoirs, pas d'inquétude!
J'espère que ça vous plaira...
Il était aux alentours de 19h00 quand Viviane rentra chez elle à pied. Il pleuvait des cordes, et elle se protégeait des trombes avec sa mallette. Elle escalada le perron de son immeuble et se réfugia dans le hall, haletante et trempée jusqu'à la moelle. Elle vida sa boîte aux lettres pleine de publicités, les survola rapidement en soupirant et les jeta dans la poubelle prévue à cet effet. Ayant repris son souffle, elle appela l'ascenseur. Avec une grimace, elle sortit de son col les longues mèches de cheveux bruns qui gouttaient. Arrivée sur son pallier, elle extirpa avec difficulté son trousseau de clés de la poche du tailleur spongieux. Elle entra enfin, traînant les pieds, éreintée, jeta sa mallette par terre et quitta en frissonnant son ensemble imbibé d'eau de pluie. Elle passa aussitôt sous la douche, et y resta vingt bonnes minutes.
Viviane était une jeune femme assez jolie. Elle avait des cheveux bruns tirant sur le noisette, et de grands yeux marron foncé. Son visage était bien proportionné, et était très séduisant. Grande, mince, sans pour autant tomber dans la maigreur, elle aurait plu à n'importe quel homme. Seul souci; elle était toujours triste, et avait toujours l'air dépité. C'est pour cela qu'elle ne travaille pas dans le relationnel; elle est secrétaire dans un cabinet de notaires. Par chance, personne ne s'est encore jamais plaint de son apparente lassitude, car ceci n'enlevait rien à la qualité du travail qu'elle fournissait.
Torturée par ce sentiment de dépit constant, elle s'est demandé "pourquoi" des centaines et des centaines de fois. Elle avait sa petite idée sur la question. Il y a de cela quinze ans, lorsqu'elle était adolescente, elle avait été consulter une voyante réputée extralucide, lors d'une fête foraine. Amusée de l'idée, elle tenta l'expérience sans a priori. Une fois en tête à tête avec la femme, elle lui tendit la main droite. La voyante l'observa longuement, la palpa nerveusement, la tordit dans tous les sens et, les yeux exorbités et la voix tremblante, conclut: "Je n'ai jamais vu ça, ma demoiselle. Voulez-vous vraiment savoir?". Et évidemment, Viviane voulut savoir, malgré une surprise difficile à cacher.
"-J'ai jamais vu ça avant, ma petite. Tu vas avoir dans le futur un grand bouleversement dans ta vie. -Un bouleversement? Mais de quel ordre? -De l'ordre spirituel, mais à-vrai-dire c'est assez général. C'est un changement qui te prendra toute entière, qui donnera un sens à ta vie. -Alors c'est bien? -Oui, si on veut. Disons que soit tu vas y laisser ta peau, soit tu vas triompher de façon exceptionnelle. -Ah? Mais c'est horrible de me dire ça! -Tu étais prévenue, petite. -Mais...mais y a-t-il une solution pour ne pas mourir? -Ben, il faudrait que tu te ligues avec d'autres êtres comme toi. -Comme moi? Mais comment comme moi? -Je, je sais pas, j'arrive plus à rien voir, là. Désolée."
Viviane quitta la diseuse de bonne aventure au bord des larmes, mais décida de n'en parler à personne. Depuis, en peu de temps, presque toute sa famille fut décimée à coups de maladies plus rares et brutales les unes que les autres. Détruite par le chagrin, elle s'enferma dans une bulle de lassitude, dans laquelle elle réussit ses études, trouva un logement, un travail bien rémunéré et le respect de son entourage, uniquement professionnel. Elle n'avait alors plus aucun ami, plus de famille, personne avec qui partager quoi que ce fut, et pensait régulièrement au suicide. Mais au fond de son âme buvant la tasse restait l'éclat étrange de la prédiction de la voyante; un changement. Malheureusement, elle n'en voyait pas ombre traîtresse.
Viviane se saisit à tâtons de sa serviette de bain qui l'attendait toujours en bouchon. Elle s'essuya le corps et sortit de la cabine de douche. Elle noua la serviette sur sa poitrine et sortit de la salle de bain. Cette pièce était un peu son défouloir, c'était là où elle se détendait et s'interdisait de penser à quoi que ce soit. Elle y laissait traîner ses vêtements des jours durant, le miroir était sale, et les rares flacons de produits de beauté éparpillés autour du lavabo. Le reste de l'appartement était dans un tel état de propreté qu'il en frôlait l'austérité et la monotonie. La décoration était d'une déconcertante sobriété, avec pour le salon un air de salle d'attente, et une cuisine semblable à un coin de cantine. Dans sa chambre, son lit aux draps blancs grisonnants était fichu au beau beau milieu. Autrement, un placard renfermant une garde-robe monocorde, tailleurs tournant toujours autour du gris et du bleu marine sans oublier le noir dans lequel elle se sentait si à l'aise, quand il est sec. Mais celui-là était bon pour le lavage. Les murs sont tous semblables, blancs, légèrement jaunis ou humides par endroits, tous dépourvus du moindre cadre. Au sol un parquet de qualité bien que martelé par les talons.
Viviane passa une nuisette de soie noire et un peignoir gris. Elle alla ramasser le tas dégoulinant de son ensemble d'aujourd'hui et le fourra dans la machine à laver qui se trouvait dans la cuisine, sous la plaque électrique, et soupira en versant la lessive. Ensuite elle prit dans le frigo un ramequin de salade de fruits qu'elle avait décidé de faire pour tuer temps et pensées maussades par un week-end pluvieux et gris, comme celui qui s'annonce. Elle prit une cuillère en passant devant le buffet blanc des années 70 en chutes de bois aggloméré, aux poignées bancales et aux portières dont le revêtement de plastique se décollait progressivement, et dont les gonds étaient rouillés.
Elle s'effondra ensuite dans un nouveau soupir sur son canapé de cuir noir, poli par le temps et les fesses de Viviane, qui est la seule à s'y avachir. Elle se saisit de la télécommande qui était devant elle, sur la table basse en verre, laissant voir sans pudeur l'amoncellement de magazines qu'elle protégeait, dont le plus vieux devait remonter à au moins trois ans. La télé s'alluma, et, impassible dans son canapé, le nez dans sa salade de fruits, les pieds titillant le tas de journaux, elle assista à l'horreur quotidienne qu'étaient les informations du soir.
Encore des morts à l'autre bout du monde, des gens qu'elle ne connaît pas, des anonymes de tous âges qui fanent contre leur gré comme des trèfles sous une tondeuse impartiale et sourde à leurs cris. Des psychopathes qui tuent comme ils pissent. Des femmes battues qui sont en adoration devant leurs connards de maris. Des enfants violés par des malades. Des génocides à tour de bras. Des politiciens qui se foutent délibérément de l'opinion publique. Des licenciements intempestifs détruisant des familles entières. Des suicides tous plus sordides les uns que les autres...
Devant ce spectacle commun, Viviane s'efforçait de trouver son existence superbe. Mais c'était plus fort qu'elle, elle se sentait foncièrement gâchée, gâchée de la tête aux pieds. Toute foutue spirituellement. Elle avait les paroles de la voyante qui résonnaient dans sa tête; "C'est un changement qui te prendra toute entière, qui donnera un sens à ta vie," qu'elle disait. Et bien il serait temps. "Flingue-toi un bon coup, toute seule, comme une grande, comme toujours, tu passeras à la télé comme eux..." Se disait-elle, les larmes aux yeux.
Viviane avait froid à la tête. Elle gratta son ramequin, le posa sur la table basse et se leva en soupirant de nouveau pour aller se sécher les cheveux. Dans la salle de bain elle brancha le séchoir et l'alluma. Comme il n'y avait pas de fenêtre et que l'aération était pitoyable, la petite pièce était pleine de vapeur. C'est pour la chasser qu'elle faisait ça dans la salle de bain. Elle remuait sa chevelure machinalement, le regard perdu dans le flou reflet du miroir encrassé.
C'est alors qu'elle entendit un bruit au milieu du cri du séchoir, comme un souffle dans son oreille. Elle se dit que c'était une rapide orientation du souffle de l'appareil vers son oreille. Trente secondes plus tard, ça recommença, mais cette fois, elle entendit vaguement son prénom. Son coeur s'accéléra et elle se dit: "Ca y est ma fille, t'es fissurée du saladier!". Elle chercha en vain le soutien de son regard dans la glace. Elle regarda alors vaguement dans la cabine de douche, et là, son sang lui bondit dans les veines. Il y avait dans la douche un silhouette de femme, faite de buée, semblant regarder Viviane dans les yeux. Terrifiée, Viviane se plaqua dos au mur, comme si on l'avait frappée. Etranglée de peur, elle vit, impuissante, la femme-buée sortir de la douche et s'avancer doucement vers elle. Viviane, tremblant comme une feuille, se laissa glisser le long du mur carrelé et mouillé. L'apparition se pencha vers elle et lui tendit la main en lui disant: "Tu n'as pas à avoir peur, Viviane. Je suis là pour t'aider, pour changer ta vie, pour te donner un grand dessein, lève-toi donc et je te dirais tout".
Viviane laissa échapper des larmes à la fois de terreur et de joie intense, le tout se bousculant violemment dans son pauvre esprit désespéré. Elle trouva finalement la force de se lever et de faire face à cette étrange interlocutrice. Elle sortit de la salle de bain en se tenant aux murs, se traîna jusqu'au canapé et s'y assit lentement, sans quitter l'être de ses yeux rougis. La femme se matérialisa, sous le regard effondré et terrifié de Viviane. Elle avait les cheveux lumineux, semblant littéralement faits de lumière. Son corps était couvert d'une robe simple d'un bleu aussi pur qu'un ciel d'été. Son regard bienveillant couvait Viviane avec pitié et libérait par les iris un torrent de couleurs douces, et son doux sourire disait à Viviane de s'apaiser. Elle prit place à côté de Viviane raide comme un piquet et tremblant comme une fiévreuse.
"-Un...un...un ange? Bégaya Viviane. -Non, mon enfant, pas tout-à-fait. Je serais plutôt un esprit du bien, ce qui est différent. Je suis née de l'union d'esprits bienfaisants, et j'ai pour mission d'inculquer des vocations aux âmes torturées comme toi. -C'est...c'est ça le truc, le changement de l'autre vielle de la foire? -Oui. Et elle a été mise sur ton chemin pour qu'il reste en toi une once d'espoir, suffisamment assez pour que tu ne commettes pas le plus grave. -Suicide? -Exactement. -Mais alors si c'est ça pourquoi...vous, vous êtes pas venue avant? -C'est parce que tu n'étais pas prête. -Pas...pas prête? Et qu'est-ce qui fait que je suis prête, là? -Là, tu as emmagasiné assez de puissance de caractère, tu as résisté au suicide assez longtemps. -Ah? Et ma famille? Elle est aussi morte à cause de vous? -Pas à cause de moi, Viviane. Ne dis pas ça. Ca me fait de la peine. Elle a disparu pour te donner toute se puissance, et te voilà ici. Tu en as acquis une ouverture d'esprit que tu vas émanciper. Tu es toute ta famille. À présent, tu vas pouvoir les sentir constamment en toi, et ils te donneront la puissance que doivent avoir les personnes exceptionnelles comme toi, pour ta mission..."
Un lourd blanc s'abattit sur ce dialogue peu courant. Viviane regarda par la fenêtre, avec la sensation qu'on a dans un rêve qu'on tente de maintenir à l'esprit. Elle se tourna de nouveau vers cet être bien pensant et lui lança, agressive d'un coup, comme elle ne l'avait encore jamais été:
"-Et alors, c'est quoi cette fichue mission? Pourquoi tu craches pas tout d'un coup? Hein? Sainte Machin! -Oh, Viviane. Je te laisse poser tes questions, pour que ce soit toi qui décides du rythme auquel tu veux découvrir les choses, ne m'insulte pas. Je sais ta vie passée très dure, et je sais que ce qui t'arrive n'est pas facile ni à croire ni à encaisser. Je sais bien tout ça. Bon. Alors tu vas consacrer le reste de ton existence à sauver les autres, à répandre le bien autour de toi. C'est aussi simple que ça. -Genre je dois prêcher la bonne parole et tout? La bonne parole? Ah, tu veux dire celle du Dieu des catholiques? Non, tu ne parleras d'aucune religion, tu te contenteras de vanter les mérites du bien agir et de la pensée saine qui peut rendre votre monde meilleur, et qui est accessible par tous les êtres vivants. C'est tout. -Ah, eh ben, ça va rudement changer de mon job de secrétaire! -Oui. -Et je dois mourir et renaître, un truc comme ça? -Mais non, Viviane. Tu vas aller te coucher et tu te réveilleras la joie au coeur, le physique changé, et des pouvoirs pour t'aider dans ta mission, que tu découvriras toi-même. -Ah...aaaaahhhhhbon...? Bailla-t-elle. -Allez, va te coucher, c'est l'heure." Et Viviane se leva, comme hypnotisée, et se dirigea nonchalamment vers son lit, qu'elle trouva plus douillet que d'habitude. Elle s'y étendit, montant la couverture sur elle, avec un frisson enfantin accompagné d'un couinement. L'esprit se pencha vers elle et lui embrassa le front avant de la border. Viviane dormait déjà, et l'esprit lumineux disparut dans un nuage fluide de buée au parfum forestier...
Voilà! Merci si vous m'avez lu jusqu'au bout! Et surtout donnez vos précieux avis!
Dernière édition par le Mar 19 Sep 2006 - 15:55, édité 1 fois | |
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Mystique Sensationnal member
Age : 34 Localisation : Caen, Basse-Normandie, France, dans la peau de quelqu'un d'autre. Date d'inscription : 24/07/2006
| Sujet: Re: Mystique présente: Viviane Lun 27 Nov 2006 - 21:48 | |
| I'm so sorry, mais je suis sur un projet personnel, et je ne peux pas tout faire! Et puis cette histoire est vraiment nulle, ça ne tient pas la route une seconde, après relecture je trouve ça vraiment naze... voilou! Ne pleure pas petit! lol Non sérieusement si jamais j'arrive à faire qqch d'intéressant de ce que j'ai commencé, j'aimerais le publier qui sait, et j'ai déjà des professionnels prêts à m'aider, voilà! Mais ce n'est pas du tout dans l'univers mutant, du tout du tout. (ce que je fais chez moi) | |
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